Janvier 1998 : Théo et Corentin sont nés le 23 janvier 1998 à Annecy. Dès le lendemain, ils sont transférés à l'hopital d'Annecy pour des problèmes d'oedèmes et de hanches.Bernard et Isabelle ne savent pas de quoi souffrent les bébés. Personne n'est alors en mesure d'établir un diagnostic.Mathilde, leur grande soeur, a 5 ans et devra patienter pour faire la connaissance de ses petits frères.
Janvier 1998 - septembre 2000 : des kinés viennent quotidiennement à la maison pour aider au développement des petits par des séances de rééducation. En parallèle, un suivi médical régulier mais laborieux permet de poser un diagnostic : arthrogrypose. Mais personne n'est vraiment en mesure d'expliquer à la famille ce qu'est l'arthrogrypose et encore moins comment soigner les enfants. Un généticien conseille à la famille de prendre contact avec 2 professeurs à Strasbourg, qui seraient les plus compétents pour prendre en charge Théo et Corentin. Après une première visite, un nouveau diagnostic est posé : les garçons sont atteints d'une forme de myopathie congénitale. A Strasbourg, on leur présente des possibilités de rééducation qui leur permettrait peut-être de les verticaliser pour la marche. L'espoir suscité est grand et après quelques mois de réflexion, Isabelle et Bernard décident de quitter leur région, leur famille, leurs amis et leur emploi pour s'installer en Alsace et mettre ainsi toutes les chances de leur côté.
Septembre 2000 - juillet 2012 : la vie s'organise en Alsace ... D'abord secrétaire de mairie, Isabelle ouvre ensuite une boutique de broderies à Barr. Bernard n'a pas repris d'emploi pour s'occuper des jumeaux qui ne sont pas autonomes. Bientôt, les enfants sont scolarisés. A l'école, les garçons sont aidés par des assistantes. Mathilde obtient son bac en 2012. Mais Théo et Corentin grandissent, les escaliers de la maison sont difficiles à monter. Trop difficiles. Cela en devient dangereux. Il faut absolument trouver autre chose. Une maison adaptée est nécessaire.
Juillet 2012 : après quelques nouveaux mois de réflexions, la famille décide de quitter l'Alsace pour rentrer "chez eux", en Isère, près de leur famille et de leurs amis. Ils ont en tête un beau projet de construction d'une maison adaptée au handicap des garçons.
L'histoire de l'association Grandes Traversées débute le 3 décembre 2007 au Mont Saint-Michel.
Il est 7h, le soleil se lève sur le Mont. Tout est magnifique ...
Les 20 coureurs de la Grande Traversée n°1 s'élancent et entament un relais de 1100 kms à travers la France, pour rejoindre le Mont Sainte-Odile, tout près de chez nous.
Le 8 au matin, nous sommes en Alsace et à Barr nous attendent Théo et Corentin dans leur fauteuil, avec leur parents. Il fait frais. Ils sont en avance pour être installés dans la joëlette. Arrive enfin le relayeur et son escorte. Nous filons vers l'école primaire de Barr et les élèves nous font une ovation à faire dresser les poils des plus insensibles ... Les tours dans la cour de l'école s'enchainent ... On voudrait que ça dure plus longtemps ... Mais bien vite, il nous faut repartir à l'assaut du "Saint-O", arrivée du périple, point final d'une aventure éreintante, enrichissante, émouvante, ... On quitte donc les jumeaux et leurs copains.
C'est la fin de la GT1 mais c'est surtout le début d'une grande amitié. Entre des coureurs passionnés et ces deux gamins de 9 ans, espiègles et rieurs.
Durant les 5 années qui ont suivi, nous avons participé à tous les Téléthons avec nos jeunes potes. Et des cross du collège, aussi. Et d'autres courses dans la région, sous les couleurs jaunes de l'association Dunes d'Espoir. Ces jeunes, on les adore. Ils ont une pêche incroyable, un humour juste et décapant, une volonté d'aller de l'avant ... Ils aiment la vie. Et ils sont entourés d'une famille formidable. Ces 5 là sont magnifiquement unis et soudés.
En 2011, convaincus que Bernard et Isabelle s'épuisent à porter Théo et Corentin dans les escaliers trop étroits de leur maison, nous essayons de leur faire installer un système de fauteuil monte-escalier. Cela s'avère impossible car trop exigüe. Cela donne une idée de la difficulté des parents lorsqu'il faut emmener les garçons à l'école. Et les ramener à la maison. Les sorties "plaisir" deviennent rares.
Les parents sont extenués et cela devient dangeureux pour tous. Un faux-pas dans l'escalier et c'est la catastrophe assurée.
Isabelle et Bernard nous font part alors de leur rêve : avoir une maison adaptée au handicap des garçons, dans leur région d'origine, les Alpes.
Nos chemins s’éloignent mais ces liens-là sont solides.
Au point qu’on a déjà testé plusieurs courses avec Théo et Corentin, dans les Alpes. C’est pas mal aussi …
L’Alsace est bien plus belle, bien sûr, mais c’est une autre histoire … :)
Et maintenant, place à notre projet à nous, notre mission : les aider par tous nos moyens pour réussir à la faire, cette maison. C’est que les financements ne sont pas faciles à obtenir. Tout ce qu’on pourra fournir et faire, sera autant de moins à financer … C’est simple et faut s’y mettre maintenant. Top ! C’est parti.